1950- 1985

La reprise de la ferme…

Six mois avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en hiver, André Dordoigne se marie. Il épouse Andrée Landais, une femme originaire du Mans dans la Sarthe. Les noces du dernier fils de Berthe Dordoigne et Paul Dordoigne (décédé) se déroulent à Margon, à l’Eglise puis à la Mairie. Ensemble, ils habitent et travaillent sur la ferme. Il est « chef de culture » tandis que son épouse est « aide de culture ». Six enfants naissent de cette union, deux filles et quatre fils, entre 1945 en 1961.

André Dordoigne remplace sa mère Berthe Dordoigne en 1949, il a 28 ans. Il est le seul fils, le quatrième enfant après trois filles. Ayant perdu son père à l’âge de sept ans, il a été élevé au milieu des femmes. Mais au début des années 1950, toutes ses sœurs ont quitté le lieu pour accompagner leurs maris respectifs. La reprise n’est pas aussi simple qu’il l’avait espéré. Cinq ans plus tard, on compte toutefois entre cinq et dix salariés. Avec la famille, on recense plus d’une vingtaine de personnes à vivre au « Bois Joly » et dans les fermettes qui font partie de l’exploitation.

Sur plus de 120 hectares, l’exploitation agricole développe l’élevage. Il y a des étables dans la plupart des bâtiments. Les anciennes stalles (séparations en bois pour les chevaux) et les boxes des écuries sont retirés pour pouvoir agrandir le cheptel bovin. Les lits de palefrenier ne sont plus utilisés. Une bergerie est aménagée, André décide d’installer une porcherie moderne dans un bâtiment du XIXème siècle. Des dalles de ciment sont coulées pour faciliter le ramassage du fumier. Toutes les anciennes portes en bois sont remplacées par des portes coulissantes sur rails, plus pratiques.

Les céréales ont toujours beaucoup d’importance. En 1956, le premier tracteur agricole de l’Après-Guerre est acheté. Les récoltes de blé sont alors réalisées avec une moissonneuse-batteuse tractée. Avec l’arrivée de ces engins, des ouvertures en béton sont créées dans plusieurs bâtiments pour faciliter leur passage. Un hangar métallique est monté pour le plus gros matériel. Dans la grande grange de 1874, la vieille trépigneuse (batteuse actionnée par un cheval) n’a plus d’utilité, elle est démontée pour agrandir le bâtiment et ranger le nouveau matériel. Quelques hectares de betteraves sont par ailleurs cultivés pour les bestiaux. Le cidre reste une boisson produite sur place avec une quinzaine d’hectares de pommiers. Un pressoir fixe actionné par un manège à chevaux est placé derrière la grande grange. Les légumes sont produits dans plusieurs potagers, à côté de la ferme ou dans des parcelles des environs.

La vie de la ferme est ponctuée par les activités d’élevage et de culture. Les travaux du bois sont par contre progressivement abandonnés. Le fournil est toujours sollicité pour le pain, sa grande cheminée est très pratique pour cuire le boudin lorsque des cochons sont tués. Dans cette même pièce, on effectue plusieurs fois par an des grandes lessives dans des grands chaudrons en fonte…

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