1800 - 1870
Des propriétaires en Touraine…
Comme cela est le cas depuis plusieurs siècles, la transmission du manoir se fait par une femme au 19ème siècle. Le 15 mai 1830, lors d’une donation-partage, il est recueilli par Françoise Magdeleine Mégissier, Baronne d’Harambure. Fille de François Louis Mégissier de la Martinière et de Martine Françoise Pinceloup de la Grange, elle est née en 1768. C’est donc la petite-fille de Charles-François Pinceloup de la Grange. Elle décède à l’âge de 64 ans à Tours en 1832, alors qu’elle est veuve depuis quatre ans.
Pour la petite histoire, la famille d’Harambure est une famille noble d´origine basque implantée en Basse-Navarre, qui se fixe au 16ème siècle en Touraine. Elle est à l´origine de deux régiments. Le premier en 1624 sous les ordres de Jean d´Harambure dit « le Borgne », commandant de 2000 chevaux légers partagés en 3 régiments dont l´un portait son nom et le second sous les ordres de son fils Jean d´Harambure, crée en 1638 pour être engagé en Lorraine et en Italie.
En 1715, la famille devient propriétaire du Château d’Harambure, à la suite du mariage de Marie-Anne de Moussy avec Paul d’Harambure, seigneur de Romefort et mousquetaire du roi. La propriété est située sur la commune d’Yzeures-sur-Creuse en Indre-et-Loire.
En 1797, Françoise Magdeleine Mégissier se marie avec Louis François Alexandre, Baron d’Harambure. C’est un second mariage pour ce général français, homme politique. Il vit alors en Touraine où il possède beaucoup de propriétés. Entré dans le régiment de dragons de Bauffremont en 1757, le baron d’Harambure passe capitaine en 1760. Il fait les dernières campagnes de la guerre de Sept Ans et devient major, puis colonel, au Régiment Royal-Roussillon cavalerie. Il est fait chevalier de Saint-Louis en 1771 et brigadier en 1781. Il est nommé maréchal de camp en 1788, employé au camp de Saint-Omer. En 1789, il est député par la noblesse du bailliage de Tours aux états généraux. Partisan de la Révolution, il publie une brochure où il démontre la nécessité de la réunion des trois ordres. Cependant, dans des séances de 1790 et 1791, il s’oppose à la suppression de la noblesse et des différents ordres de chevalerie. Il reprend son grade de maréchal de camp et est envoyé comme général à l’armée du Rhin. Après un procès retentissant pour ses engagements royalistes, le tribunal révolutionnaire l’acquitte solennellement en 1793. Malgré ce jugement, la Convention ne le rétablit pas dans ses fonctions. Depuis cette époque, il ne figure plus ni dans les armées, ni dans aucun corps administratif ou judiciaire. Il ne reparait sur la scène politique qu’en 1815, après le retour des Bourbons, lorsque Louis XVIII le nomme commandeur de l’ordre Saint-Louis. La même année, il préside le collège électoral de Loches où il appuie le choix des royalistes. Le Baron d’Harambure décède à l’âge de 86 ans en 1828.
Louis François Alexandre, Baron d’Harambure, et Françoise Magdeleine Mégissier, ont donné naissance à cinq enfants. L’aînée, Louise-Virginie d´Harambure (1798-1870), épouse René Louis Ambroise de La Poèze (1781-1851). Lui-même sera autorisé à relever le nom d´Harambure selon une ordonnance royale. En 1856, « la ferme du bois Jolly » est attribuée à leur fils, Gabriel François Marie de la Poèze (1823-1906), Comte d’Harambure. Au 20ème siècle, Jean-Marie Auguste de La Poèze (1858-1945) est Marquis d’Harambure. Il reçoit en 1906 la propriété de son père, le Comte d’Harambure.
C’est en effet l’unique héritier de Gabriel François Marie de la Poèze. Ce Marquis d’Harambure cédera en 1919 le « Bois Joly » à Paul Dordoigne, premier cultivateur et propriétaire.
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