
Historique
Il était une fois…
Au début du 16ème siècle, Jacques Durand et Louise Denisot font édifier le « Bois Joly ». Le porche d’entrée et sa herse ainsi que le logis sont semi-défensifs. Fief seigneurial, le manoir est entouré d’un mur d’enceinte et de quatre tourelles.
Nous connaissons pour le moment peu l’histoire de cette demeure au 17ème siècle. Cependant, nous avons la liste de différents propriétaires de cette époque. Les premières dépendances sont alors construites…
Au 18ème siècle, Charles François Pinceloup de la Grange devient propriétaire. Marchand de tissus de renoms, il participe à la richesse de l’industrie étaminière nogentaise.
Au 19ème siècle, la famille d’Harambure hérite du domaine. Elle fait exploiter la ferme par des cultivateurs successifs. En 1870, Alphonse Fardouet est en charge de l’élevage de chevaux percherons. Nombreux étalons sont exportés vers les Etats-Unis.
Pendant la Première Guerre Mondiale, Paul Dordoigne achète l’exploitation. Dans la région de Nogent-le-Rotrou, c’est le premier à utiliser un tracteur. Des courses de chevaux sont organisées…
Dans les années 1960-1970, comme dans beaucoup de manoirs, la bâtisse n’est plus adaptée au développement agricole. Plusieurs bâtiments ainsi que la « tour » tombent à l’abandon jusqu’au début des années 1980…
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16ème siècle

Le Perche, terre de manoirs…
Pour comprendre la construction de cette bâtisse, il est intéressant de se replacer dans le contexte historique de l’époque. Nous sommes une cinquantaine d’années après la Guerre de 100 ans, la France est apaisée.

L’architecture
Ce manoir est typique du début du 16ème siècle. Pour démontrer sa place privilégiée, le seigneur a fait édifier un bâtiment semi-défensif. Cela lui permet de se protéger d’éventuelles attaques. Différents éléments sont influencés par la Renaissance, l’architecture italienne et les châteaux du Val-de-Loire.

La construction
Cette bâtisse date des années 1500-1510. C’est alors un fief seigneurial et un domaine agricole. Le porche d’entrée et sa herse ainsi que le logis sont semi-défensifs, l’ensemble est entouré d’un mur d’enceinte et de quatre tourelles.
17ème siècle

Les premières dépendances
On peut imaginer que le bâtiment qui abrite le fournil, dès lors gîte du fournil, date de cette époque. L’emplacement des ouvertures ainsi que le type de cheminée laisse penser à une construction du 17ème siècle, voire peut-être du 16ème siècle.

Une transmission par les femmes…
Nous connaissons pour le moment peu l’histoire de cette demeure au 17ème siècle. Cependant, grâce à l’aide de différents historiens locaux*, nous avons la liste de différents propriétaires de cette époque.
18ème siècle

Un château au Bois Joly ?
La Carte de Cassini (1760-1789) représente la propriété comme un château, ce qui est aussi le cas du manoir de Champeaux à Margon. Cela prouve alors l’importance de la bâtisse, même si c’est un manoir. Il est possible que la grange du nord décrite dans le cadastre Napoléonien de 1811 date du 18ème.

Transformation des bâtiments
Plusieurs hypothèses peuvent être posées au sujet des modifications du manoir au 18ème. Il est bien possible que l’entrée principale ait été déplacée à cette époque. Le porche est abandonné au profit de l’entrée à deux piliers,

La visite d’un notaire…
Le 24 janvier 1722, Jacques Daupelay De Bonval, notaire royal de Nogent-le-Rotrou, fait une visite de « la terre du Bois Joly ». Il en fait une description très détaillée de huit pages.
Un « escalier est recouvert de pavé », sa seconde partie mène au logis (cet accès n’existe plus).

Des marchands de tissus…
Au 18ème, Pinceloup de la Grange devient propriétaire. Marchand de tissus de renoms, il participe à la richesse de l’industrie étaminière nogentaise. A l’époque, ces étoffes de luxe sont exportées dans le Monde entier. Fabriquées à base de laine et de soie, elles habillent la noblesse et le clergé.
1800 – 1870

Un éleveur de moutons…
Louis-Mathias Brière succède à Jean Sortais l’Aîné en 1854 pour exploiter les terres de « Chêneguier » et du « Bois Joly ». La transmission du fermage est familiale, sa mère étant la sœur de son oncle Jean. C’est donc le neveu du Maire de Margon de l’époque et le sixième d’une fratrie de douze enfants, dont quatre sont décédés nourrissons.

Un maire de Margon…
Jean Sortais (dit l’aîné), est le fils de Jean Sortais, l’ancien cultivateur de « Chêneguier » (ferme voisine) et du « Bois Joly ». Le fait que père et fils aient le même nom ne simplifie pas les recherches…

Un marchand de bois…
Du début du 19ème siècle à l’an 1832, Jean Sortais est cultivateur à « Chênegier » (ferme voisine). Cette fermette fait alors partie du domaine du « Bois Joly », c’est la maison d’habitation. Les bâtiments agricoles utilisés sont ceux du manoir. Il est alors laboureur puis marchand de bois.

Des propriétaires en Touraine…
Comme cela est le cas depuis plusieurs siècles, la transmission du manoir se fait par une femme au 19ème siècle. Le 15 mai 1830, lors d’une donation-partage, il est recueilli par Françoise Magdeleine Mégissier, Baronne d’Harambure. Fille de François Louis Mégissier de la Martinière et de Martine Françoise Pinceloup de la Grange, elle est née en 1768. C’est donc la petite-fille de Charles-François Pinceloup de la Grange.
1870 – 1914

Un fils unique successeur…
Alphonse-Léon Fardouet devient officiellement cultivateur au « Bois Joly » vers l’an 1902. Fils unique, toute son enfance est marquée par cette ferme étalonnière. Né en 1876, six ans après l’arrivée de son père, il observe et participe à l’expansion de l’exploitation.

Un maire de Margon…
Alphonse Fardouet est aussi Maire de Margon de 1881 à 1904*, c’est le troisième cultivateur du « Bois Joly » à être premier magistrat de la commune. Plusieurs décisions politiques le font connaître.

Un élevage de renommée internationale…
Le développement de la ferme comme élevage d’étalons percherons est l’œuvre d’Alphonse-Grégoire Fardouet. Il correspond à la période de gloire du développement de la race en France et à l’international.

Une famille d’éleveurs de chevaux percherons…
En 1870, Alphonse-Grégoire Fardouet s’installe sur la ferme à 22 ans. Il succède à l’éleveur de moutons Brière. Alphonse est le fils de Michel-Grégoire Fardouet, premier président de la Société Hippique Percheronne de France. Ce nom résonne encore tant son rôle fut considérable dans le développement de la race percheronne…
1914 – 1950

Un grand cultivateur…
Quelques mois avant la Première Guerre Mondiale, Paul Dordoigne achète l’exploitation. Dans la région de Nogent, c’est le premier à utiliser un tracteur. Des courses de chevaux sont organisées pendant plusieurs années.
1950 – 1985

25 ans au conseil municipal…
Comme son père Paul Dordoigne, André Dordoigne participe à la vie politique de Margon. Il est conseiller municipal pendant 25 ans, de 1946 à 1971.

Un patrimoine menacé…
En 1962, Berthe Dordoigne décède. La disparition de la mère d’André sonne le glas de l’exploitation agricole du « Bois Joly ». Quelques années plus tard, les terres sont réparties entre André et ses trois sœurs. Le domaine de 120 hectares est divisé en quatre, ce qui ne serait plus possible de nos jours.

La reprise de la ferme…
Six mois avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en hiver, André Dordoigne se marie. Il épouse Andrée Landais, une femme originaire du Mans dans la Sarthe. Les noces du dernier fils de Berthe Dordoigne et Paul Dordoigne (décédé) se déroulent à Margon, à l’Eglise puis à la Mairie
En savoir plus…

Cercle de Recherches Généalogiques du Perche Gouët
Le Cercle de Recherches Généalogiques du Perche-Gouët (C.R.G.P.G.) a été créé en 1985 dans le but de regrouper les généalogistes amateurs effectuant des recherches dans le Perche-Gouët, aux confins des quatre actuels départements que sont l’Eure-et-Loir, la Sarthe, l’Orne et le Loir-et-Cher.

Société Hippique Percheronne de France
La Société Hippique Percheronne de France est l’association nationale de la race percheronne, agréée par le Ministère de l’Agriculture. Fondée en 1883, la SHPF est une association régie par la loi 1901. Elle rassemble les éleveurs, les utilisateurs et les passionnés du cheval Percheron. Ses bureaux sont situés à Nogent-le-Rotrou en Eure-et-Loir.

Archives Départementales de l’Orne (61)
Les Archives départementales ont été créées en 1796 pour accueillir les archives des administrations et juridictions de l’Ancien Régime, des établissements religieux supprimés ou des familles d’émigrés.

Archives Départementales d’Eure-et-Loir (28)
Les archives sont l’ensemble des documents produits (ou reçus) par une administration, une collectivité territoriale, une entreprise, une association ou, d’une façon plus générale, par n’importe quel organisme public ou privé…

Fédération des Amis du Perche
Société savante, la Fédération des Amis du Perche fut fondée en 1947 par Georges Massiot. A partir de 1957, elle publie tous les trimestres les Cahiers Percherons, puis à partir de 1980, de nombreux livres font connaître le Perche d’autrefois pour mieux faire aimer le Perche…

Comme son père Paul Dordoigne, André Dordoigne participe à la vie politique de Margon. Il est conseiller municipal pendant 25 ans, de 1946 à 1971.
Jean-Léo Dugast est photojournaliste spécialiste du cheval percheron, des chevaux de trait, du débardage au cheval, de la traction animale.









